Le nombre maximum de connexions à l'internet avec la structure IPv4 définie en 1980 est atteint cette semaine : 4,3 milliards de points d'entrée.
Que va-t-il se passer la semaine prochaine ?
Pourrons-nous toujours nous connecter au réseau ?
Le 22 à Asnières ...
En 1998, nous disposions en France de numéros de téléphone à 8 chiffres. A l'époque, France Télécom ne pouvait plus accorder de nouveau numéro car ils étaient tous utilisés. La solution a consisté à passer de 8 à 10 chiffres pour tous les abonnés.
Pour le réseau internet, la même chose va être mise en place et nous allons passer de IPv4 à IPv6 (Internet Protocol version 6).
IPv4 est composé de 4 nombres compris entre 0 et 254 (comme par exemple : 165.32.198.25).
IPv6 est composé de 32 caractères hexadécimaux (chaque symbole peut être un chiffre de 0 à 9 ou une lettre de A à F). Pour en faciliter la lecture, on les sépare en 8 groupes de 4 caractères. Exemple :
2001:0db8:0000:85a3:0000:0000:ac1f:8001
La cohabitation ?
Il faut aussi rappeler que les routeurs récents (les boitiers qui permettent de relier un réseau à l'internet, les 'box' par exemple) sont déjà prêts pour IPv6. Ils permettent de conserver une structure IPv4 à l'intérieur de l'entreprise (ou de la maison) tout en étant reliés en IPv6 à l'extérieur.
Il est nécessaire que les ordinateurs soient équipés d'OS ayant moins de 10 ans (comme Windows XP à partir de SP1 par exemple).
Que va-t-il se passer dans l'immédiat ?
Tout va continuer de fonctionner normalement !
Les entreprises vont continuer de migrer progressivement vers IPv6, ce qui va libérer des adresses au format IPv4 pour les mois prochains.
Au mois de juin, un groupe de très grosses structures (Google, Yahoo, Facebook, ...) a décidé de faire un test grandeur réelle : le 8 juin (un mercredi), tous leurs serveurs fonctionneront en IPv6. Chacun pourra observer les difficultés qu'il rencontre ce jour là, et y parer.
A partir de cet été, les routeurs commenceront à être configurés en IPv6 par défaut. Les utilisateurs ne verront donc pas la différence.
Qu'est-ce qui va changer pour les utilisateurs internet non-spécialistes ?
Les serveurs de DNS (des sortes d'annuaires téléphoniques) vont continuer de jouer leur rôle : convertir l'URL saisie dans le navigateur (www.TF1.fr par exemple) en adresse IP que l'utilisateur ne voit pas. Que cette adresse IP soit au format v4 ou au format v6 ne changera absolument rien pour l'utilisateur !
Y aura-t-il d'autres intérêts que la seule augmentation du nombre de d'IP disponibles ?
IPv4 ne contenait aucun système de sécurisation des informations. IPv6 disposera d'origine d'IPsec : un ensemble de protocoles destinés au cryptage des données.
QoS (Quality of Service) qui permet une bien meilleure gestion de la distribution des informations, est aussi intégré d'origine à IPv6.
Il y a aussi le multicast (distribution d'informations à plusieurs destinataires).
Ces différents éléments devaient être ajoutés à IPv4 alors qu'ils font partie intégrante de IPv6, mais ils s'adressent à des entreprises ou des personnes ayant des besoins très spécifiques.
Cette augmentation du nombre d'IP sera-t-elle suffisante pour quelques années ?
Je sais, c'est une réponse difficilement imaginable, mais je n'ai pas mieux !
Pour les entreprises ayant des besoins spécifiques, il est prudent de faire des tests progressifs en particulier cet été.
Pour tous les autres utilisateurs, il est bon de rappeler qu'aucune date d'interruption de l'IPv4 n'a jamais été définie !